Pourquoi 1% compte vraiment

On a souvent tendance à minimiser l’effet d’un point de pourcentage.

Certain disent :

« Notre planification est à +/- 16%. On aime mieux être prudent et en avoir assez. »

Alors que d’autres disent :

« Notre planification est à +/- 16%. On aime mieux être prudent et ne pas trop produire ou trop acheter. »

Pourtant, dans un environnement à coûts élevés (matières premières, transport, main-d’œuvre, inventaire), même une petite amélioration peut se traduire en gains financiers considérables. En d’autres termes, cette prudence est couteuse. Un écart trop positif entraine un excédent de production inutile. Un écart trop négatif signifie un manque de disponibilité avec des ventes manquées, sans compter l’impact sur la réputation de l’entreprise.

Une règle prudente serait d’être aussi juste que possible

Prenons un exemple concret :

Une entreprise manufacturière avec un coût annuel de production de 50 M$.

→ Une amélioration de 1 % de la planification (meilleure prévision, meilleure utilisation des capacités)

→ = 500 000 $ de gains potentiels par an. Attention! Ce chiffre est vrai pour des produits périssables qui seront perdus s’ils ne sont pas vendus. Sinon, ce sera au moins un stockage inutile de 1% de la production.

Où se cachent les gains ?

🔹 Réduction des stocks excédentaires

Une planification plus précise diminue les besoins en inventaire de sécurité.

• Moins de capital immobilisé
• Moins de pertes (obsolescence, péremption).
• Dans les secteurs sensibles (alimentaire, pharmaceutique, mode), une planification plus fine réduit les invendus et les pertes.
• → Gaspillage réduit = économies nettes
• Diminution possible des espaces d’entreposage
• Réduction des frais de transport

🔹 Amélioration du service client

• Mieux planifier, c’est mieux livrer. Avoir les produits désirés par les clients au moment opportun.
• Un excès entraine des retours.
• Les manques sont des ventes non réalisées et des clients mécontents face à un étalage vide. Pis encore si l’étalage est plein d’un produit semblable qu’ils ne veulent pas et que l’objet de convoitise est absent.
• Un taux de service amélioré, même de 1 %, peut signifier plus de ventes, une fidélisation accrue, et moins de pénalités contractuelles.

🔹 Optimisation des ressources humaines

Moins de changements de dernière minute = moins d'heures supplémentaires, moins de stress pour les équipes, plus de stabilité opérationnelle.

Avec une main d’œuvre spécialisée, les ajustements de dernière minute peuvent être encore plus complexes et couteux. Peut-être même impossibles.

Et ce qui ne se calcule pas à l’avance mais aura quand même un impact

Il y a plusieurs axes de réflexion pour identifier les impacts d’un écart entre la planification et la demande réelle.

Parlons maintenant des aspects liés aux impacts indirects.

Pendant que votre organisation s’ajuste à un écart entre planification et demande réelle, elle agit en mode réactif.

Elle déploie davantage d’effort :

• Commande spéciale et livraison d’urgence
• Modification de la planification de la production
• Organisation du temps supplémentaire ou de mise-à-pied temporaires
• Mécontentement à gérer auprès de certains clients
• Modification de la distribution

Il est reconnu que ces gestes ont un coût et qu’ils affectent la marge brute.

Mais toute la colonne « line » de l’organisation est affectée. Elle réagit plutôt que d’agir de façon efficiente.

Nous l’avons dit : Un impact sur la marge brute est probable. Mais un impact sur le moral des troupes est aussi possible.

Conclusion

Nous n’avons évidemment pas de réponse quantifiée à une amélioration de 1% de l’exactitude des prévisions.

Mais nous voulions souligner l’importance de l'amélioration des prévisions.

Chaque gain de précision correspond à des $ épargnés, gagnés et à un gain en efficacité.

Dans un contexte de compétitivité féroce que l’on connaît, on ne doit pas s’en priver.